Pédiatrie en Drôme-Ardèche
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La Vaccination : lutter pour l’information

 

Se poser des questions à propos de la vaccination de son enfant est normal et très important.

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Le but de cette fiche est d’essayer d’apporter le plus simplement et clairement possible aux parents le point de vue de la science sur la vaccination.

La première vérité est qu’après l’arrivée de l’eau potable et l’amélioration des conditions d’hygiène, c’est la vaccination qui a permis, au niveau mondial, l’amélioration de la santé des personnes. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que les vaccins sauvent chaque année 2 à 3 millions de vies !

 

Un peu d’histoire : d’où viennent les vaccins ?

 

A l’époque de Lady Mary Wortley Montagu, au début du XVIIIème siècle, et des prémices de la vaccination, immuniser son enfant était une histoire de mères. C’étaient elles qui réalisaient la variolisation de leurs enfants, dans l’espoir de les sauver de cette maladie aussi mortelle que défigurante. La variolisation, c’était l’inoculation directe d’un peu de pus de pustules prélevé chez des malades faiblement atteints. C’était avec un courage immense qu’elles acceptaient ce risque pour que leur enfant développe une forme atténuée et devienne résistant à la maladie.

C’est grâce à Jenner et Pasteur que le concept de la vaccination est arrivé. Dès lors on n’utilise plus le microbe vivant humain sans l’atténuer, le purifier ou le tuer. Ainsi les vaccins ne provoquent plus la maladie que l’on essaye de prévenir.

 

Et maintenant ?

 

Les vaccins en France sont devenus obligatoires depuis le 1er janvier 2018. Cette obligation concerne 11 maladies choisies parce qu’elles sont potentiellement graves voire mortelles, parfois difficiles à traiter voire au-dessus de toute ressource thérapeutique ou être responsables de séquelles gravissimes et de handicaps.

Ces maladies sont :

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Chaque maladie ne correspond pas à une injection. En effet, le vaccin hexavalent protège contre 6 maladies (diphtérie, tétanos, poliomyélite, Haemophilus influenza B, coqueluche, hépatite B).  Le vaccin rougeole-oreillons-rubéole protège contre ces 3 maladies. Le vaccin anti-pneumococcique protège contre 13 sous-types de pneumocoque et le vaccin anti-méningococcique protège contre la redoutable méningite à méningocoque C.

En comptant les injections de primo-vaccination et de rappel, l’enfant reçoit 10 injections au total avant ses 2 ans.

 

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Comment marche un vaccin ?

 

Un vaccin c’est l’injection dans l’organisme d’un microbe tué ou atténué, d’un fragment de celui-ci ou de sa toxine inactivée. Le but est de stimuler le système immunitaire pour qu’il reconnaisse ce microbe et s’immunise contre lui en produisant des anticorps. Ainsi, si l’enfant rencontre la maladie un jour, il a déjà un stock d’anticorps qui va le protéger immédiatement. Il existe des rappels à faire pour certains vaccins pour « rebooster l’immunité ». Une petite réaction locale ou de la fièvre sont possibles mais sont rares et bénignes. Pour permettre cette immunisation, il est nécessaire de rajouter pour certains vaccins inactivés un adjuvant. Sans celui-ci la réaction ne serait pas suffisante pour produire assez d’anticorps capables de protéger votre enfant. Les adjuvants permettent ainsi d’augmenter la réponse immunitaire, de diminuer la quantité d’antigènes injectés et les effets secondaires liés à la stimulation du système immunitaire.

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Les vaccins servent à protéger la personne vaccinée mais aussi, par effet « bouclier », de protéger les personnes encore non vaccinées comme les bébés, ou les personnes fragiles (femmes enceintes, personnes malades ou âgées).

 

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Il est important, pour qu’un vaccin soit efficace, qu’une grande partie de la population soit vaccinée. C’est tout particulièrement le cas des maladies très contagieuses comme la rougeole. Les vaccins ne sont pas efficaces à 100%. C’est pour cela que les « non-répondeurs » aux vaccins seront protégés par « l’immunité de groupe » !

Pourquoi vacciner si jeune, dès 2 mois ?

 

Plus l’enfant est jeune, plus il est à risque de développer une forme grave de la maladie en question. D’autre part, certaines maladies comme la méningite sont plus fréquentes chez les nourrissons de moins de 1 an. Sachez que l’allaitement maternel ne permet pas de protéger suffisamment l’enfant par les anticorps de la maman. Le bébé doit quand même être vacciné pour être protégé. Et si on retenait : « le sein plus les vaccins, c’est plus malin » ?  Enfin, certains vaccins marchent beaucoup mieux et beaucoup plus longtemps s’ils sont faits tôt ! C’est le cas par exemple pour l’hépatite B.

 

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Les vaccins permettent, lorsque la couverture vaccinale est suffisante, d’éradiquer de la planète certaines maladies. C’est ce qu’il s’est passé pour la variole ! Il n’y a plus de cas depuis 1977.  Cela ne fait pas si longtemps…

Pour la rougeole, il était prévu son éradication, tout comme pour la variole. Cependant, la baisse de couverture vaccinale contre la rougeole a entraîné la réapparition de la maladie, de foyers épidémiques et donc l’espoir de supprimer cette maladie complètement s’est malheureusement amoindri ou envolé…

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Lorsque l’on part en vacances dans un autre pays, il est parfois obligatoire d’être vacciné contre une maladie grave comme par exemple la fièvre jaune ou la méningite à méningocoque A, C, Y, W135. Selon nos conditions de voyage, d’autres vaccins peuvent être recommandés comme le vaccin contre la typhoïde et l’hépatite A. Ainsi, la préparation d’un voyage peut être le bon moment de vérifier l’état de ses vaccinations !

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En France plusieurs vaccins ne font pas encore partie des vaccins obligatoires. C’est le cas du vaccin contre le papillomavirus. Et pourtant… Si l’on regarde dans les autres pays où la couverture vaccinale est très importante comme l’Australie ou les Etats-Unis qui vaccinent désormais depuis une quinzaine d’années, le recul de certaines maladies est flagrant. Le cancer du col de l’utérus a quasiment disparu ainsi que les très nombreuses lésions précancéreuses du col de l’utérus qui nécessitent des conisations répétées et qui peuvent provoquer des accouchements prématurés ou donner naissance à des bébés de très petit poids de naissance. En décembre 2019 l’extension de la recommandation vaccinale aux garçons a été décidée par le Ministère de la Santé pour prévenir les cancers ORL et anaux favorisés par le papillomavirus.

 

 

Malheureusement nous faisons partie des pays à forte hésitation vaccinale.

Les vaccins ont été l’objet de plusieurs soupçons quant à leur implication dans la survenue de maladies auto-immunes (comme la sclérose en plaque), de l’autisme ou de maladies liées à l’aluminium que seuls certains d’entre eux contiennent.

Ces soupçons ont été levés par des études réalisées sur des dizaines de millions de personnes. A l’heure actuelle des connaissances de la science, il n’y a pas de lien entre la sclérose en plaque et la vaccination. De la même façon, la rumeur portée sur un lien entre vaccination et autisme avait pour origine une fraude scientifique d’un médecin corrompu par l’industrie anti-vaccinale et radié de ses pairs. Malgré les démentis scientifiques cette rumeur est restée très ancrée et la défiance envers le vaccin Rougeole-Oreillon-Rubéole a entrainé une baisse de la couverture vaccinale et la recrudescence des complications et des décès liés à la rougeole dans les pays qui ont suspendu la vaccination.

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Cette fiche a été rédigée par le Docteur Caroline DELAYGUE avec l’aide du Docteur Véronique DESVIGNES, pédiatres, et du collège des pédiatres de l’URPS AuRA, auteur des vignettes.

 

Dernière modification le 03/02/2020 à 16h39

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